On m'a volé mon vélo..et on a arreté le meurtrier!

L'incroyable histoire du vélo volé et restitué à sa propriétaire dans les 48h qui ont suivis le délit....ou de l'efficacité de la police japonaise (ou pas...).

Vous l'aurez bien compris, on m'a tchouré mon vélo. Un  jeudi soir tard je rentrais du boulo en danseuse dans la cote de ma maison. Une fois arrivée je le garais précautionneusement sur le trottoir, comme d'hab quoi. (sauf que ce coup-ci je laissais les clefs dessus...eh oui, y'a des jours comme ça ou on aurait mieux fait de rentrer en métro...).

Le lendemain matin ben...plus d'velo ! Pas le temps d'aller le signaler au poste de police du quartier, il faut que j'aille au taff!

Après une belle journée à faire la gueule et à maudire tous les japonais tchoureurs de vélos, je trouve un mot du voisin sur ma porte: "la police est passée, ils enquêtent sur le vol d'un vélo".

Ouah! Purée! J'ai même pas porté plainte et ils sont déjà sur l'affaire c'est la classe!

Le lendemain, 4 policiers en uniforme et accessoires (képis, bâtons, menottes, walkie-talkie, lampe torche, badge…ça c’était la face visible, on sait pas ce qu’ils peuvent cacher dans leurs slips ceux-la…), bon bref, 4 flics over-equipés quoi, sonnent à ma porte. Je les reçois en yukata en bonne tokyoïte qu’il se doit. En deux temps trois mouvements j’étais dans leur voiture garée devant la porte, le gyrophare rouge clignotant allumé et tout et tout.

Les mecs on retrouvé mon vélo, le numéro d’immatriculation les a conduit jusqu'à moi.

Une fois au commissariat, on me fait attendre dans une pièce vide, sur une chaise miteuse. Au bout d’un moment on m’apporte mon vélo et me demande de l’identifier. Ben oui c’est bien mon vélo. Je peux partir maintenant ?

Ben non. Je peux pas partir. On remmène mon vélo et 3 flics viennent s ‘asseoir en face de moi. Ils sortent un dossier avec des photos polaroids d’un gars, et pleins de paperrasse. On me passe un téléphone avec un japonais au bout du fil qui parle un anglais très approximatif. Vu que je capte rien je leur rend le combiné. Ils appellent un nouveau numéro, cette fois ils me passent un mec qui parle espagnol. Ça va un peu mieux, je le comprends celui-là. Il commence à me demander si je connais mes droits, si je connais les peines encourues pour avoir commis un « léger » délit. Là je rigole plus du tout. Mon visage s’assombrit. Les 3 flics en face me regardent dubitatifs.
À l’autre con je lui dit que c’est mon vélo, que je l’ai pas volé, que je l’ai acheté, et puis je m’énerve un peu alors on me reprend le téléphone.  Ils parlent un instant en japonais et ils me repassent le mec en espagnol. Il s’excuse, il me dit qu’il s’est gouré, qu’en fait c’est qu’ils ont choppé un gars qui roulait sur mon vélo. Ils l’ont interpellé et il s’est avéré que son identité de correspondait pas aux papiers du véhicule etc…..etc

Après avoir rempli pleins de papiers en japonais, avoir donné mes empruntes digitales (là j’avoue que je capte pas trop pourquoi…), j’ai cru qu’ils allaient me laisser repartir à vélo.

Et ben non. Ils ont mis mon vélo dans le coffre de la voiture (après 15min de bataille avec les sièges arrières pour le faire rentrer) et m’ont raccompagnée jusqu'à devant chez moi et s'en sont repartis à la chasse au brigand.

J’en suis restée bouche bée.

J'ai voulu enfourcher mon vélo, comme ça, pour voir.
La selle était toute baissée.
Il mesurait 1m10 le voleur ou quoi?

Comments

[Grég]

Enorme! Belle histoire et joliment écrite. Je me passionne pour tes écris. Je continue a parcourir son site vers de nouvelles Aventure de " MoshiMoshitokyo"

Bien à toi

Greg